CGT en Loir et Cher : passons à l’offensive.

L’Union Départementale des syndicats CGT de Loir et Cher a tenu son congrès les 28 et 29 janvier 2016, en présence, notamment, de Nadine Prigent représentante de la Confédération. Cet évènement a permis à plus de 176 délégués, représentant 52 syndicats CGT de notre département, de venir débattre de l’actualité revendicative et de l’organisation de notre syndicat dans une période où les attaques contre le monde du travail ne font que se renforcer sous les coups de boutoir du gouvernement et du Medef.

3 thèmes ont été plus spécifiquement abordés :

1)   La démarche syndicale CGT auprès des salariés pour la construction des revendications et la stratégie de lutte ;

2)   Le rapport aux autres organisations syndicales et le syndicalisme international ;

3)   La démocratie interne à la CGT pour faire vivre l’activité syndicale.

Les débats ont porté sur la nécessité de faire émerger des revendications communes et convergentes entre les salariés, pour réaliser l’unité d’action impérative à la construction du rapport de force qui permettra de répondre aux besoins des populations. Pour ce faire, il faudra renforcer l’activité interprofessionnelle de notre organisation en lien avec les syndicats et les branches professionnelles afin de rendre la CGT plus efficace.

Dans une période dominée par l’idéologie capitaliste, appuyée de toute force par les gouvernements successifs, marquée par la montée des fascismes d’extrême droite et religieux, Hollande et Valls ne se cachent plus pour libéraliser toujours plus l’économie et pour renforcer l’austérité pour la population.

Tout en continuant à renforcer les aides et les exonérations de cotisations sociales des entreprises (dernières en date celles des agriculteurs), et après les lois Macron et Rebsamen, ils veulent achever la destruction du Code du travail avec le projet de loi El Khomri.

En parallèle, en maintenant l’état d’urgence et en l’inscrivant dans la constitution, ils restreignent toujours plus les libertés fondamentales des populations et renforcent la répression à leur encontre.

Mais l’UD CGT 41 ne renoncera pas à l’action syndicale de classe et à la lutte pour la transformation de la société.

Pour défendre les intérêts des salariés, retraités et privés d’emploi, le congrès les appelle à renforcer l’organisation CGT sur les lieux de travail et de vie pour construire des revendications communes et exiger dès à présent :

  • L’arrêt de la casse de l’emploi dans le privé comme dans le public, des délocalisations et fermetures d’entreprises et des suppressions de postes statutaires dans la fonction publique.
  • La réindustrialisation du Loir & Cher par la relocalisation des productions, l’investissement dans la recherche et l’innovation en s’appuyant sur les atouts et savoir-faire des salariés du département.
  • Le renforcement d’une protection sociale solidaire qui réponde à l’ensemble des besoins des populations financée par les richesses issues du travail à travers les cotisations sociales pour une couverture des risques à 100%.
  • La reconquête de véritables services publics de proximité et l’arrêt des emplois précaires non statutaires dans la fonction publique.
  • Des salaires à la hauteur des qualifications reconnues avec un salaire minimum à l’embauche de 2000 € brut, ce qui correspond à une augmentation de 300 à 400 € net exprimée par les salariés avec la poursuite du débat sur le salaire à vie.
  • L’augmentation des pensions sur le même niveau d’un minimum de 2000€ avec un départ à la retraite à 55 ans.
  • La diminution du temps de travail à 32 heures sans baisse de salaire.
  • La 6e semaine de congés payés.
  • L’arrêt de la régression et la conquête de nouveaux droits pour l’ensemble des salariés avec l’exigence de défendre la liberté d’expression, d’action et les droits syndicaux.

L’ensemble de ces revendications passe en premier lieu par la lutte contre le projet de loi El Khomri et la participation massive de toutes et tous aux journées de grève et de manifestations qui s’organiseront dans le département dans ce sens.

 

 

État d’urgence et déchéance de nationalité

L’état d’urgence a été proclamé pour 3 mois par décret pris en Conseil des Ministres dans la nuit des attentats de Paris du 13 et 14 novembre 2015.

Le gouvernement a ensuite obtenu la prolongation de cet état d’urgence jusqu’à fin mai en annonçant sa volonté de modifier la constitution française pour faciliter son recours et d’instaurer la déchéance de nationalité pour les terroristes nés en France.

Alors que l’essentiel des mesures pour lutter contre le terrorisme existait déjà, le recours injustifié à l’état d’urgence est en fait une grave remise en cause des droits et libertés des citoyens, en basculant vers un État policier.

En effet, institué en 1955 pendant la guerre d’Algérie, le recours à l’état d’urgence doit être justifié par une situation de danger public exceptionnelle qui menace l’existence de la nation, notamment dans le cadre d’un conflit armé sur le territoire.

L’état d’urgence s’accompagne de tout un arsenal de mesures répressives et liberticides :

⇰  suppression de toutes les règles protectrices des citoyens dans le cadre des perquisitions,

⇰  liberté totale pour les services de police de saisir toutes les données informatiques présentes sur les lieux perquisitionnés et de blocage administratif de site internet,

⇰  renforcement des écoutes téléphoniques et messageries électroniques,

⇰  renforcement du pouvoir du Préfet pour interdire la circulation et le séjour aux personnes cherchant à entraver « de quelque manière que ce soit, l’action des pouvoirs publics »,

⇰  possibilité pour le Préfet d’assigner à résidence des citoyens, avec surveillance électronique, sans décision judiciaire,

⇰  possibilité pour le Préfet de fermer les lieux de réunion et d’interdire toutes réunions « de nature à provoquer ou à entrainer le désordre » et manifestations,

⇰  renforcement du pouvoir de dissolution d’associations ou groupements « portant une atteinte grave à l’ordre public».

C’est bien tout un arsenal de mesures qui renforce les pouvoir de l’Etat et des services de police qui mettent gravement en cause la démocratie, les droits et libertés des citoyens et qui ne règlent rien en terme d’efficacité supplémentaire pour notre sécurité, les lois existantes hors état d’urgence permettant déjà d’agir.

Si la police peut nous interdire de vaquer à nos occupations, si elle peut venir chez nous perquisitionner sans l’aval d’un juge et sans raison valable, si elle peut faire fermer les endroits publics, si l’État peut contrôler la presse, peut s’immiscer dans les sphères les plus intimes de notre vie pour, là aussi, la contrôler, nous ne sommes plus dans un État de droit, mais ni plus ni moins que dans un État policier.

L’état d’urgence restreint toutes sortes de libertés, y compris les libertés syndicales. Toutes manifestations pourront être interdites, leurs organisateurs arrêtés, des lors que l’État policier jugera qu’il y a « atteinte à l’ordre public » et arrêter toutes personnes « à l’égard de laquelle il existe des raisons sérieuses de penser que son comportement constitue une menace pour la sécurité et l’ordre public » et non plus uniquement celles dont « l’activité se révèle dangereuse » comme c’était le cas avant l’état d’urgence.

Quant à la déchéance de nationalité, ce n’est qu’une diversion pour faire passer ces mesures liberticides.

En effet, cette mesure n’est qu’un leurre inutile car ceux qui, au nom de l’État islamique sont prêts à se donner la mort pour faire la guerre à la France, ne seront aucunement dissuadés par les craintes de perdre leur passeport.

De plus, pour appliquer ce principe à des terroristes kamikazes, totalement conditionnés à leur folie meurtrière, il faudra qu’ils soient binationaux, qu’ils soient vivants, qu’ils aient été jugés puis condamnés. Autrement dit, ça ne concernera personne.

En réalité, le gouvernement cherche à instrumentaliser l’émotion très juste des salariés, de la population, au service d’une offensive sécuritaire, liberticide et guerrière, au nom de « l’union nationale » contre « le terrorisme ».

Alors qu’à grand renfort de médias, il attise et joue avec la peur de la population, cette situation constitue une aubaine pour le gouvernement (et le patronat) pour faire la guerre au social, à l’image de la loi travail.

Ainsi, il tente de profiter du contexte, pour faire admettre aux salariés ce projet de loi qui les replongerait dans les conditions de vie et de travail du 19ème siècle, généraliserait la précarité du travail et les placerait, eux et les générations futures, sous la totale domination des patrons.

Avec l’inversion de la hiérarchie des normes, qui rendrait caduc le socle protecteur commun minimum que constitue le code du travail, au profit d’accords d’entreprise négociés le couteau sous la gorge et le chantage à l’emploi permanent, la facilitation des licenciements, la baisse des salaires, et/ou la modification du temps de travail au bon vouloir de l’employeur, la baisse du paiement des heures supplémentaires, etc., ce projet de loi, dans la poursuite de la loi dite de sécurisation de l’emploi, des lois Macron et Rebsamen, du Crédit Impôt Compétitivité Emploi et du pacte de responsabilité, constituera un recul social sans précédent.

D’ailleurs, demain si on laisse faire, celles et ceux qui ont manifesté le 9 mars dernier pour obtenir le retrait de ce projet de loi, pourraient répondre « aux critères et dispositions » de l’état d’urgence.

L’heure n’est ni à la peur, ni au repli sur soi. L’heure est au contraire au rassemblement, à la mobilisation de tous les salariés pour obtenir le retrait de ce projet de loi, gagner de nouveaux droits et garanties collectives, l’augmentation des salaires, retraites et minima sociaux, le développement de l’emploi stable et qualifié, le renforcement de nos services publics et de notre sécurité sociale solidaire.

Par l’implication de tous les salariés dans la vie syndicale et l’action collective, nous pouvons inverser les choix, gagner de nouvelles conquêtes sociales.

 

 

Création du Comité de défense pour les Droits et Libertés 41

Les droits des salariés et de leurs représentants syndicaux sont de plus en plus bafoués par les employeurs que ce soit dans le privé ou le public. Alors que le gouvernement s’évertue à prôner un pseudo dialogue social à tout bout de champ (comprendre plutôt « chant » : celui des sirènes du MEDEF !), allant même jusqu’à intituler ainsi la loi Rebsamen, les attaques se multiplient contre les salariés qui décident de défendre leur emploi. Ainsi, après les Continental et les 5 de Roanne, ce sont les Air France et les Goodyear qui se retrouvent aux prises avec la justice, parfois même alors que les entreprises ont retiré leurs plaintes.

C’est dans le cadre de l’affaire Goodyear que l’Union Départementale Cgt de Loir & Cher a décidé de lancer un appel pour créer un Comité de  défense pour les droits et libertés dans le département.

En effet, après sept années de luttes marquées par des conflits durs et des menaces de la direction pour faire accepter la fermeture de l’usine, des plaintes de militants CGT pour faire respecter le droit du travail et celui à la santé des salariés (classées sans suite par le procureur de la république), un accord est enfin signé entre la direction et la CGT. Les procédures judiciaires à l’encontre des militants CGT sont alors abandonnées par Goodyear. Mais le procureur de la république (si prompt à enterrer les plaintes de la CGT), décide seul de poursuivre l’action devant les tribunaux contre 8 de nos militants. Il demande au juge de les condamner à 24 mois de prison dont 12 fermes. Le juge le suivra en infligeant la peine de 24 mois dont 9 mois fermes avec une mise à l’épreuve (comprenez en les muselant et en leur interdisant toute action !) de 5 ans.

Ainsi, sous un gouvernement prétendument favorable au monde du travail (!), défendre les salariés et leur outil de travail devient un délit aux yeux du pouvoir qui prétend rendre justice au nom du pays.

C’est pourtant la première fois dans l’histoire de la République que de telles peines sont infligées à des syndicalistes alors qu’un gouvernement dit « de gauche » est au pouvoir… Mais il faut bien rappeler que le PS s’était déjà chargé de démanteler la proposition de loi d’amnistie des représentants syndicaux… Le gouvernement est désormais responsable d’une justice qui place le militant syndical au rang de délinquant, renforçant encore l’impression d’une justice de classes qui excuse tout pour les plus riches et puissants et s’acharne contre les plus faibles.

La mise en place de l’état d’urgence, sa prolongation et sa constitutionnalisation ne doivent en aucun cas servir au gouvernement à justifier la remise en cause de l’activité et de l’action syndicales. L’inverse serait un choix politique régressif contre les droits et libertés des salariés à se défendre contre les attaques venues de toutes parts, mais essentiellement du gouvernement sous ordre du MEDEF, contre le droit du travail. Museler l’opposition à des lois ou décisions iniques par la menace de répression en cas de non-respect de l’état d’urgence est indigne d’un gouvernement démocratique !

Tout comme est indigne le non-respect de l’expression syndicale, malgré une loi sur la représentativité qui prétendait favoriser le « dialogue social » et ratifier l’expression des organisations majoritaires.

C’est ainsi que Valls, malgré l’opposition des syndicats représentant plus de 50% des salariés de la Fonction Publique, a décidé d’imposer le PPCR qui va à l’encontre des droits des agents. Mais c’est aussi le cas dans les nombreux comités techniques (quel que soit le niveau d’intervention) qui ne respectent pas le vote majoritaire des Organisations Syndicales et imposent décisions et décrets pourtant rejetés.

Le Comité de défense pour les droits et libertés est ouvert à toutes les militantes et les militants syndicaux, les salariés, les personnalités de la société civile qui veulent œuvrer au respect des droits individuels et collectifs dans et hors de l’entreprise pour que s’instaure une véritable démocratie sociale. Nous vous invitons à le rejoindre massivement, notamment en signant l’appel à l’adresse suivante :

http://www.mesopinions.com/petition/politique/defense-droits-libertes-loir-cher/18104 !

 

Mobilisation contre la loi santé

A l’appel du Comité régional CGT centre, un car de manifestants organisé par l’UD CGT du Loir et Cher a rejoint les centaines de personnes rassemblées devant la plénière de la Conférence Régionale de la Santé et de l’Autonomie du 29 février 2016 pour dénoncer et s’opposer à :

¨   La loi de financement de la sécurité sociale pour 2016 qui ordonne une économie de 3,4 milliards d’euros réalisée au détriment des personnels de santé, des salariés et des assurés sociaux.

¨   La loi de modernisation santé dite « loi Touraine » qui crée « un service territorial de santé au public » et non pas un service public territorial de santé savant mélange de restructuration territoriale entre public et privé, dans une logique de rentabilité et de concurrence favorisant le privé sur les activités rentables du système de soins. Avec des fonds publics, la loi de Santé veut tenter de coordonner,l’activité du secteur libéral et des hôpitaux .

Cette loi propose de «  refonder un service public hospitalier  » par une mutualisation des moyens réduits des services et hôpitaux publics au sein de Groupements Hospitaliers Territoriaux (GHT).

Des restructurations, des regroupements, fusions, concentrations, transferts d’activités et de services du public vers le privé sur les secteurs rentables, suppressions de postes, passage du statut de fonctionnaire au privé, accroissement de la charge de travail et la dégradation de sa qualité… C’est ce qui attend les personnels de la santé. Des Personnels de santé qui se mobilisent déjà comme au Centre Hospitalier de Blois ou encore dans de nombreux EHPAD  (Établissement d’Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes) ou établissements de l’action sociale du département.

Ou encore une généralisation de l’hospitalisation ambulatoire qui vise avant tout à dégager des gains de productivité en transférant aux familles la responsabilité de la surveillance post opératoire.

L’ouverture en grand de la santé au privé va, sous les injonctions de l’Union Européenne  avec la complicité du gouvernement, structurer le « Marché de la santé » tant attendu par les capitalistes.

La CGT par cette mobilisation et d’autres à venir demande l’abrogation de la loi Touraine, de la tarification à l’activité (T2A) et revendique le financement public aux seuls établissements de soins publics, le relèvement des cotisations sociales issues des richesses produites par le travail, une prise en charge des dépenses de santé et d’autonomie à 100% par le seul régime général de sécurité sociale étendu à tous et géré par les représentants des salariés élus.

 

26 janvier : lutte pour l’augmentation des salaires !

Bientôt 6 ans que les salaires de la Fonction Publique sont gelés pour souscrire à la politique d’austérité exigée par l’Union Européenne, que s’empressent d’appliquer les différents gouvernements au pouvoir…

Avec la hausse des cotisations sociales retraites des fonctionnaires sous le fallacieux prétexte d’aligner leur régime à celui du privé, quand les employeurs sont de plus en plus exonérés, les agents voient leur salaire net diminuer tous les ans.

Les prochaines négociations dans la Fonction Publique qui s’ouvriront sur la question des salaires se font sous des auspices toujours aussi néfastes pour les agents. D’autant que le gouvernement ne se prive pas en parallèle d’attaquer le statut de la Fonction Publique à coup de PPCR (Parcours Professionnels Carrières et Rémunérations) qui prévoit la remise en cause de l’avancement d’échelon et l’allongement des carrières et de RIFSEEP (Régime Indemnitaire lié aux Fonctions, aux Sujétions, à l’Expertise et à l’Engagement Professionnel) qui va renforcer l’individualisation des rémunérations par l’instauration de nouvelles primes au mérite.

Dans le secteur privé, les hausses de salaires, normalement négociées lors des NAO (Négociations Annuelles Obligatoires), ne sont guère plus réjouissantes pour les salariés et le gouvernement n’a augmenté le SMIC que de 0,6% en janvier dernier.

Les accords de compétitivité, au nom du mythe de la sauvegarde de l’emploi, se multiplient, contraignant les salariés à accepter des baisses de salaires ou des augmentations du temps de travail.

Ainsi, les richesses créées par le travail partent de plus en plus dans les dividendes des actionnaires plutôt que dans les salaires et l’investissement.

Ces dividendes ont augmenté de quatre à cinq fois en trente ans pour atteindre 56 milliards en 2014.

C’est dans ce cadre que l’Union Départementale a appelé à élargir la journée d’action prévue dans la Fonction Publique le 26 janvier à l’ensemble de la population pour exiger une véritable hausse des salaires pour répondre aux besoins des salariés et de leurs familles.

Les revendications portaient sur :

⇰  Le dégel et l’augmentation significative du point d’indice dans la Fonction Publique ;

⇰  Une revalorisation des salaires, retraites et minima sociaux de 400€/mois ;

⇰  La hausse du SMIC à 2000€ ;

⇰  Le retrait des réformes régressives sur les collèges, les territoires, la santé et des lois Macron et Rebsamen qui dérèglementent toujours plus le Code du travail, les statuts et dégradent toujours plus les conditions de travail ;

⇰  La défense et le développement des garanties statutaires, des conventions collectives nationales, du droit du travail pour renforcer les droits des salariés et des populations.