La réforme territoriale doit sortir de la clandestinité !
Depuis bientôt un an la réforme territoriale fait l’objet d’un débat très fermé pour ne pas dire d’initiés entre élus et représentants de la société civile.
Les médias, quant à eux, ont concentré leur information sur le seul découpage géographique guidé par les mariages économiques voire les relations de copinage politique. Pourtant en l’état, cette réforme porte un véritable enjeu de société pour les années à venir et les générations futures avec des incidences sur la vie quotidienne des citoyens.
Les représentants CGT au Conseil Économique Social Environnemental Régional (CESER) lors des premières séances plénières sur cette réforme ont concentré leurs interventions sur les deux axes essentiels qui la caractérisent et qui touchent directement les salariés et les populations : les compétences de ces nouvelles Régions et la démocratie.
Sur les compétences, on pourrait croire qu’en restant « célibataire », notre région serait à l’abri de tout changement ; il n’en est rien, elle sera soumise aux mêmes transferts de compétences État/Région et Départements/Régions.
Dans la poursuite de la Révision Générale des Politiques Publiques devenue Modernisation de l’Action Publique, la finalité de cette nouvelle architecture institutionnelle répond et s’inscrit dans cette même logique d’austérité imposée par Bruxelles par la compression des dépenses publiques qui affectent toutes les administrations. Avec cette nouvelle étape, tous les services publics sont menacés de voler en éclat au nom de la concurrence entre les régions et de la compétitivité. Les conséquences de ces politiques sont déjà mesurables dans la santé, l’éducation, l’équipement, les transports, etc.
Sur la démocratie, fort de l’enseignement tiré du référendum sur la constitution européenne en 2005, le gouvernement a engagé cette réforme au pas de charge sans consultation des citoyens. Loin de permettre un progrès démocratique et social, ce projet de réorganisation territoriale vise à la fois à mettre en cause l’Etat Nation, sa puissance publique et la souveraineté du peuple en concentrant et éloignant les lieux de décisions des citoyens dans l’unique but d’imposer les injonctions des grands groupes industriels et financiers qui dirigent l’Europe du capital, principaux responsables de l’austérité générale et de la régression sociale.
Pour la CGT, l’enjeu d’une telle réforme qui impacterait de façon considérable la vie de tous les jours des populations et des générations futures, ne peut rester l’affaire d’une minorité partisane. Cette réforme doit faire l’objet d’un véritable contrôle du peuple qui, par le rapport de force et la mobilisation, peut la faire reculer.
Ce projet de réforme doit faire l’objet de véritables débats publics considérant que les citoyens, les salariés, privés d’emploi et retraités ont un droit élémentaire, celui de maitriser leur destin. C’est en ce sens que la CGT du Loir et Cher a déjà initié trois soirées de débats publics à Romorantin, Vendôme et Blois.
L’objectif de ces discussions est de faire mesurer les conséquences réelles de cette réforme sur le quotidien des populations, à l’inverse des idées reçues déversées dans les médias.
La CGT met au cœur de ces débats, les questions suivantes :
- Les responsabilités et prérogatives de chaque collectivité locale et de l’État.
- Le bilan de l’utilisation de l’argent public dans chaque territoire.
- La complémentarité des différentes collectivités et le nécessaire recadrage des compétences et prérogatives de chacune.
- La nécessaire remise à plat de la fiscalité et de la redistribution des impôts.
- La révision de la loi qui autorise aux banques et marchés financiers de rançonner l’État et les collectivités territoriales.
Pour la CGT, la réponse aux besoins des populations et l’intérêt général sont parties intégrantes de la démocratie et ne peuvent être sacrifiés au nom du « fanatisme libéral ». L’unicité nationale doit être préservée pour garantir à l’ensemble de la population l’égalité d’accès à des services publics qui répondent aux besoins réels d’aujourd’hui et de demain, quelle que soit la situation sociale ou géographique.
D’où la nécessité pour les salariés, retraités, privés d’emploi de s’emparer de cette refonte territoriale en lien avec la réindustrialisation, l’emploi et la lutte contre toutes les formes de précarité de pauvreté et d’exclusion.