La santé n’est pas une marchandise, défendons la sécu et l’hôpital public !

« La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité.» Cette définition est celle du préambule de 1946 à la constitution de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Elle implique que tous les besoins fondamentaux de la personne soient satisfaits, qu’ils soient affectifs, sanitaires, nutritionnels, sociaux ou culturels et ce, du plus jeune âge à celui le plus avancé.

Or qu’en est-il aujourd’hui en France et dans le monde ? En France depuis les années 1990, dans le cadre de la réforme hospitalière de maîtrise des coûts de santé, le concept de l’hôpital-entreprise s’est développé, simultanément à la construction de l’Europe de Maastricht de libre entreprise et de libre concurrence non faussée.

Au fil des ans, au nom de la diminution des dépenses publiques en dessous du seuil d’évolution de 3 % par an, les budgets hospitaliers publics ont de plus en plus été restreints face aux besoins des populations en progression. De plus, dans la logique de mise en concurrence non faussée imposée par l’Europe, le financement des établissements de santé publics et privés issu de la réforme hospitalière du plan Hôpital 2007, est fondée sur la nature et le volume de leurs activités.

Ce financement des établissements de santé fondée sur la tarification à l’activité (T2A) pousse à une logique de rentabilité et de productivité au détriment d’une prise en charge de qualité et de sécurité des soins. Cette course effrénée à produire du soin avec une prise en charge publique moindre favorise le privé et dégrade les capacités des hôpitaux publics. Au point de remettre en cause leurs missions de service public de l’égalité d’accès à des soins de qualité pour tous dans les meilleures conditions.

Depuis la loi « Bachelot » du 21 juillet 2009 dite « Hôpital, patients, santé et territoire » la dérive libérale autoritaire se confirme par une gouvernance des hôpitaux publics gérés comme des sociétés anonymes avec un directoire et un conseil de surveillance en lieu et place d’un conseil d’administration.

Le plan de restriction budgétaire des ressources de la sécurité sociale, dans le cadre du pacte dit de « responsabilité » qui offre de nouvelles exonérations de cotisations sociales aux patrons, va contribuer à accroître la perte de recettes de la sécurité sociale et donc baisser les moyens de rembourser les assurés sociaux et de financer les établissements publics notamment les personnels hospitaliers.

Le vote CGT du 4 décembre exprimera fortement le non à la marchandisation de la santé et l’exigence d’un financement solidaire de la sécurité sociale issu des richesses créées par le travail au travers du salaire socialisé.

Elections MSA 2015 : pour une protection sociale agricole de haut niveau

Tract CGT pour les élections MSA de janvier 2015

ELECTIONS MSA – ADRESSE AUX ORGANISATIONS

La CGT, l’UCR les fédérations de l’Agroalimentaire et des Forêts, des Organismes Sociaux, des personnels de la Banque et de l’Assurance, des Mines et de l’Energie réaffirment l’importance du combat pour une protection sociale agricole de haut niveau et avancent les revendications essentielles pour atteindre cet objectif.

Nous appelons à élever l’engagement de toutes les organisations de la CGT (Unions locales, Unions départementales, Fédérations) dans la campagne de ces élections qui auront lieu en JANVIER 2015 pour renforcer la couverture géographique en présentant partout des candidats, confortant l’influence de la CGT afin de peser sur les choix de gestion et les orientations de notre système de protection sociale agricole.

Pacte de responsabilité et paupérisation

Alors qu’en 2010, la France était dans la zone euro, le pays qui avait le moins souffert de la crise grâce à son système de protection sociale en contribuant de façon déterminante à éviter que la zone euro ne s’effondre, ce pacte avec le diable capitaliste nous conduit tout droit vers la fragilisation de la société et de la population française tout comme en Grèce, en Espagne et au Portugal.

Pour l’OFCE (Observatoire Français des Conjonctures Économiques), la croissance aurait pu reprendre en France pour les deux prochaines années. Mais ce redémarrage est contrarié par cette politique d’austérité qui, selon l’organisme, coûtera 0,9 point de croissance en 2014 et 0,7 point en 2015.

Après 6 années de crise, c’est le plus lent redémarrage économique de ces quarante dernières années. Il aura fallu six années au PIB pour renouer avec les niveaux de 2008. Ce sont donc bien ces politiques d’austérité a un niveau inégalé depuis l’après-guerre qui sont en cause avec presque 5 points de PIB perdus, en cumul de 2010 à 2013.

Capitalisme et coût du travail

Il s’agit d’une volonté délibérément politique, de la part de nos gouvernants actuels, dans la même idéologie sans faille de celle conduite depuis des décennies d’asseoir définitivement le système capitaliste comme la seule issue possible en Europe comme dans le monde au service essentiellement d’une minorité de décideurs les plus riches.

Elle se traduit en France par cette escroquerie idéologique du patronat autour du « coût du travail » relayée par nos gouvernants par le seul slogan « compétitivité des entreprises » qui fait de Hollande le président des entreprises qui renie sans état d’âme les citoyens qui l’ont élu sur des promesses tout autre du candidat.

Cette situation n’est pas sans nourrir, parmi la population, un rejet du politique et principalement parmi celles et ceux dont les besoins sont les plus urgents et qui ne voient rien venir si ce n’est des mesures qui les enfoncent de jour en jour un peu plus dans la misère.

Faut-il s’étonner que ces populations se tournent aujourd’hui vers le populisme d’extrême droite promotionné et légitimé depuis les années 81 par la sociale démocratie en France comme en Europe ?

Destruction de la protection sociale

Systématiquement, ce sont les budgets sociaux qui subissent des coupes incessantes et contribuent petit à petit à l’éclatement de nos services publics à la française qui nous sont pourtant tant enviés de par le monde.

Notre sécurité sociale et ces principes fondateurs sont menacés par la remise en cause systématique du salaire socialisé, de la cotisation sociale garante de la solidarité nationale.

Alors que le rôle amortisseur de notre système de protection sociale fait encore ses preuves dans cette période au regard des autres pays Européens frappés par l’austérité capitaliste, alors qu’il devrait être renforcé comme un rempart indispensable à notre société et même développé en exemple au-delà de nos frontières, il est au contraire directement attaqué par des choix politiques au service exclusif du capital.

La pauvreté augmente

Ces politiques induisent déjà des conséquences sans précédent sur la vie et le quotidien des salariés, privés d’emploi et retraités de notre pays. Cela se traduit par une dégradation sociale sans précédent qui touche en premier lieu les plus fragiles et les plus démunis.

Nombreuses sont les associations qui alertent sur l’accès aux soins, nombreuses sont celles aussi qui réclament plus de moyens pour distribuer de la nourriture, des vêtements, un logement aux familles frappées par la misère.

Ces associations caritatives sont le « bébé » de la sociale démocratie pour pallier au désengagement de l’Etat et du patronat de leur rôle social et assurer un service vital a minima pour maintenir un semblant de paix sociale.

Mais au train où vont les mesures antisociales, tout vole en éclat tant sur le plan national que territorial.

En Loir et Cher, les 11 milliards d’économie prévus nationalement sur les collectivités territoriales de sont déjà traduites dans les faits puisque l’assemblée départementale du Conseil général a décidé d’amputer les budgets de fonctionnement de plus de 7 millions d’euros et d’investissement de plus de 5 millions.

La fonction publique territoriale se trouve aux prises de restructurations et de démantèlements de service qui vont avoir des impacts directs sur la vie des populations et les réponses immédiates à leur besoins en fonction de leur situation sociale ou géographique.

Ces choix sont inacceptables et scandaleux car ils contribuent avec la politique scélérate d’austérité nationale à creuser les inégalités, et à accentuer l’exclusion et la misère.

Mais rien n’est inéluctable, le mécontentement des salariés, privés d’emploi, retraités et de l’ensemble de la population, doit se faire entendre dans toutes les initiatives de la CGT pour exiger que des moyens humains et financiers soient attribues à la hauteur de la réponse aux besoins des populations.

 

Santé en péril

Les habitants du Loir et Cher sont confrontés à des inégalités de plus en plus graves en matière d’accès aux soins. Ces difficultés sont dues à une politique de santé consistant à diminuer la prise en charge par la sécurité sociale, à baisser le nombre de médecins, à fusionner et supprimer des services de soins voire des établissements hospitaliers de proximité.

Au nom d’une réduction drastique et arbitraire des dépenses publiques de santé les prises en charge de la maternité, de la maladie, des accidents du travail comme de la vie courante, de la perte d’autonomie, du handicap sont de moins en moins accessibles, particulièrement pour les personnes à faibles revenus et éloignés des grandes villes.

L’accès au soin diminue

Réforme après réforme, d’un gouvernement à l’autre, on assiste à un mouvement d’appauvrissement et de désertification de la couverture du territoire d’accès aux soins.

Ainsi sur notre département les populations font face, depuis plusieurs années, à une diminution du nombre d’ophtalmologistes, de dentistes, de médecins généralistes au fur et à mesure de leurs départs à la retraite parce qu’arbitrairement nos décideurs politiques ont acté de diminuer le nombre de prescripteurs de soins pour baisser les dépenses de santé.

Simultanément les financements des établissements d’hospitalisation par la tarification à l’activité (T2A) ont développé une mise en concurrence des établissements de soins dans une logique d’entreprise et de gains de productivité favorisant la privatisation et la marchandisation de la santé.

La loi Hôpital, Patient, Santé, Territoires dite loi Bachelot renforce ce processus et accélère le regroupement, la centralisation des soins au travers de la mise en place des communautés hospitalières territoriales autour d’un seul centre hospitalier de référence par département : le centre hospitalier de Blois en Loir et Cher.

Après avoir fermé une clinique sur Romorantin et transféré ses lits de chirurgie dans le Loiret, supprimés les lits de médecine à Selles sur Cher, Montrichard et Marchenoir pour transformer ces hôpitaux locaux de proximité en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD), fermés la maternité et la chirurgie du centre hospitalier de Vendôme pour transférer en partie les lits dans la clinique du Saint Cœur, la transformation du centre hospitalier de Saint Aignan en hôpital local, ce sont les services de laboratoires de Romorantin qui sont « mutualisés » avec le C.H. Blois. S’ajoute à cela l’annonce de la fermeture des services de blanchisserie du C.H. Romorantin dont une partie risque d’être confiée au privé pour le linge de forme et le lavage des draps transférés au C.H. Blois avec une économie de personnels par tonne de linge. Sur le C.H. Vendôme, la cardiologie sera « mutualisée avec le C.H. Blois.

Conditions de travail

De plus dans tous les établissements, les personnels font face à une dégradation de leurs conditions de travail par un sous-effectif chronique croissant, par un non respect de la réglementation de l’organisation du temps de travail, le non remplacement grandissant et systématique des absences pour maladie voire congés maternité, par la suppression des contractuels recrutés sur les mensualités de remplacements.

Les conséquences sont une souffrance au travail de plus en plus insupportable qui se conjugue aux défections dans l’accueil, dans la qualité de la prise en charge et le traitement des personnes hospitalisées pouvant conduire à des drames comme, dernièrement, la mort d’une patiente dans le hall d’accueil des urgences d’un hôpital parisien.

La CGT impulse à se mobiliser contre la logique comptable qui, au nom de la compétitivité, de la réduction de la dette publique imposée par l’Europe, sacrifie le financement des services publics de santé et de la sécurité sociale. La santé et la vie des salariés et des populations sont sacrifiés sur l’autel des profits.

Seules les augmentations de salaires et de leur partie socialisée que sont les cotisations sociales peuvent garantir un financement solidaire de la protection sanitaire et sociale.