Pour un salaire émancipateur

L’action du 8 octobre 2015 ne doit pas être une nouvelle mobilisation sans lendemain se traduisant par l’unique expression de l’exaspération des travailleurs dans et hors de l’emploi.
La simple dénonciation de l’austérité ne peut ouvrir de perspectives de changements de condition et de progrès social aux salariés, aux retraités et aux chômeurs.
La mobilisation du 8 octobre porte des revendications telles que :
l’augmentation des salaires, des retraites, des pensions, des minima sociaux et du point d’indice des fonctionnaires, la relocalisation du travail stable qualifié, le renforcement de la protection sanitaire, sociale et des services publics.
Tout au long de cette année, des luttes se sont développées dans les entreprises et les services publics pour obtenir des augmentations de salaires, de pensions. Elles se sont prolongées dans la défense de notre protection sociale.
Elles se sont appuyées sur des mobilisations des salariés et démontrent tout l’enjeu politique et économique de la lutte pour un salaire répondant aux besoins des populations.
C’est un enjeu économique parce que l’activité économique productrice de richesses ne pourra redémarrer que si les populations ont la capacité monétaire de consommer pour répondre à leurs besoins.
Les politiques fondées sur le dogme capitaliste du coût du travail démontrent leur inefficacité et se traduisent par des régressions sociales insupportables. Aujourd’hui, un travailleur au SMIC a besoin d’au moins 400 euros nets supplémentaires par mois pour répondre à ses besoins fondamentaux.
L’exigence d’augmenter les salaires, les pensions et les minima sociaux est une revendication que nous devons porter à la hauteur des besoins parce qu’elle est nécessaire économiquement et traduit la convergence des luttes.
L’augmentation du salaire est un enjeu politique parce qu’elle est le produit d’un rapport de force politique de classe et non pas le résultat d’un calcul économique capitaliste.
C’est une revendication révolutionnaire parce qu’elle fait reculer la part du profit dans la création des richesses.
C’est à partir de cette revendication que nous nous libèrerons du chantage à l’emploi.
L’augmentation du salaire, et en particulier de sa part socialisée, permet de financer une protection sociale garantissant l’accès gratuit aux soins.
Le cadre interprofessionnel de l’action du 8 octobre est porteur de cette convergence mobilisatrice à la condition de rassembler le maximum de salariés, de retraités, de chômeurs pour construire des actions revendicatives offensives, radicales et constantes dans et hors de l’entreprise.

Quel financement pour les retraites?

La conférence qualifiée trompeusement de sociale des 20 et 21 juin 2013 a officialisé la mise en œuvre d’une énième réforme des retraites visant un nouvel allongement de la durée de cotisations accompagné d’une baisse des pensions. Tout comme en 1993, 2003 et 2010, le patronat et ses alliés politiques avancent les arguments complètement erronés du choc démographique et du déficit des caisses de retraite.

En réalité, c’est le financement de tout notre système de protection sociale, assis sur le salaire, qui est combattu par le patronat depuis la mise en place de la sécurité sociale en 1945, au nom de la « compétitivité » et du « coût du travail ». En effet, comme pour l’assurance maladie ou les allocations familiales, le salaire est la base du financement de la retraite. Les retraites versées sont des prestations issues des cotisations sociales (les fameuses « charges » sur lesquelles pleurent les patrons).

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Priorité revendicative sur la hausse des salaires

 

Ces dernières années, au nom de la compétitivité des entreprises, de la concurrence internationale, les salariés font les frais d’un odieux chantage à l’emploi visant à contraindre les salariés d’accepter un gel, voire une baisse des salaires. Continuer la lecture