Menace sur les Prud’hommes

Les conseils de prud’hommes sont les tribunaux de la justice du travail composés à part égale de salariés et d’employeurs respectivement élus par les leurs au suffrage universel tous les cinq ans. La reconnaissance de la compétence des conseillers prud’homaux est assise sur leur connaissance de la réalité du monde du travail. Ces « magistrats du travail », de par leur expérience de terrain et leur connaissance des pratiques professionnelles ajoutées à leur pratique du droit du travail, rendent des jugements appréciés par la pertinence de leurs motivations.

Après la suppression de l’élection des conseillers prud’hommes, en réponse à la volonté patronale d’étouffer la juridiction prud’homale, le gouvernement avec le projet MACRON sort un nouvel arsenal pour casser plus encore ce qui reste souvent le seul recours pour les salariés victimes de l’arbitraire patronal.

Les conseillers prud’homaux se voient soumis à un contrôle plus fort, une vraie tutelle. Leurs conditions de travail ainsi que le rapport de force pour les conseillers salariés sont dégradés : se met en place une justice expéditive et forfaitaire répondant ainsi aux demandes constantes du MEDEF.
Le conseiller prud’homme qui n’aurait pu se soumettre à l’obligation de formation initiale et continue dans un délai fixé par décret serait réputé démissionnaire. Les conseillers prud’hommes devront s’abstenir de tout acte ou comportement à caractère public incompatible avec la réserve que leur imposent leurs fonctions. La grève leur sera interdite et un recueil de leurs obligations déontologiques sera édicté. C’est une atteinte à la liberté de penser, d’agir, de se syndiquer de tout citoyen qui rendrait le militant syndical incompatible avec la fonction de conseiller prud’homme.
Les sanctions pour non-respect de ces obligations seront renforcées.
Simultanément le pouvoir des juges professionnels départiteurs est étendu. Actuellement la procédure prud’homale se déroule par la tenue d’un bureau de conciliation qui doit « dire le droit » aux parties salarié-employeur ce qui permet au salarié de découvrir des textes et d’orienter convenablement ses demandes. Puis se tient le bureau de jugement qui, en cas d’égalité des votes, renvoie en départage.
MACRON prévoit l’extension de la formation restreinte à deux conseillers au lieu de quatre pour les bureaux de jugement, voire un passage direct de la conciliation au juge départiteur sans passer devant le bureau de jugement. Tout cela dans le cadre d’une justice expéditive forfaitisée à la satisfaction des patrons.

La loi du plus fort !

« Le droit du travail est un droit né de l’inégalité qui est au cœur des relations de travail. Donnant satisfaction à telle ou telle forme de revendication, il corrige ou limite cette inégalité. »
C’est ainsi que la doctrine définit le droit du travail codifié par le code du travail. Il ne s’agit que d’un correctif mais idéologiquement insupportable parce qu’il consacre, en reconnaissant des droits au salarié, le statut de travailleur subordonné et opprimé par un employeur tout puissant dans le rapport de force économique.
Le deuxième alinéa de l’article 2064 du code civil prévoit que les différends nés à l’occasion de tout contrat de travail soumis au code du travail ne peuvent donner lieu à des conventions amiables dites de procédure participative.
Cette disposition renvoie au conseil des prud’hommes la compétence exclusive pour traiter de ces litiges.

La suppression de cette partie de l’article 2064 du code civil institue la résiliation du contrat de travail ou la demande de paiement des heures supplémentaires par un accord de gré à gré avec l’employeur.
C’est le retour amorcé au contrat de louage de service consacré par le code civil après la révolution française. On retrouve de nos jours ce type de rapport social en Grande Bretagne sous la forme du contrat zéro heure tant vanté par les médias français et sous le vocable « Hollandais » de contrat unique.
Librement souscrit entre les parties, placé sur un pied de stricte égalité juridique, le rapport de travail employeur/salarié obéirait aux dispositions générales du code civil au même titre qu’un bailleur ou qu’un locataire.
Mais qui décide de l’embauche, du licenciement, du niveau de salaire, des conditions de travail et qui dispose du pouvoir de sanction ? A t-on déjà vu un salarié licencier son employeur ou lui infliger une rétrogradation ou une mise à pied disciplinaire pour ne pas lui avoir payé ses heures supplémentaires ou une tenue de travail ?

Débarrassé de toute réglementation étatique, l’employeur pourrait librement recruter la main d’œuvre aux conditions imposées par lui, quels que soit l’âge, le sexe, la nationalité du salarié, la nature du travail à accomplir, les circonstances économiques et sociales.
Soumis librement de son plein gré, le travailleur salarié ne serait plus en situation de réclamer des droits.
Ce recul social frappera de plein fouet les travailleurs privés d’emploi qui demain, plus encore qu’aujourd’hui, devront accepter des conditions de travail indignes et la précarité institutionnalisée pour avoir le droit d’exister sur le marché du travail.
Parce que le droit du travail prend RACINE dans la REVENDICATION des TRAVAILLEURS, il subit toutes les modifications de celle-ci. Une revendication qui recule ou qui n’est plus portée, c’est le droit du travail qui recule parce que dans sa diversité elle est le moteur du progrès social.
LE 9 AVRIL 2015, exigeons le retrait total de la Loi MACRON pour, demain, faire triompher nos revendications et obtenir dans nos lieux de travail la reconnaissance d’un nouveau statut du travail salarié.

Macron, le rêve des patrons !

La loi Macron, dite loi « pour la croissance et l’activité », s’inscrit dans la politique libérale gouvernementale qui vise à « libérer » l’entreprise de toutes contraintes réglementaires, à réduire les dépenses publiques, à abaisser les salaires et les cotisations sociales patronales dans un contexte de « libre entreprise et de libre concurrence non faussée » imposée par l’Union Européenne au service du capital.
Elle renforce la politique d’austérité et favorise la rentabilité financière pour les grandes entreprises, par une déréglementation étendue à divers domaines. Elle concerne l’inspection du travail, la médecine du travail, la justice du travail, le droit pénal du travail, les institutions représentatives du personnel, le bulletin de paie, les professions de droit, le transport, l’environnement, le rôle de l’État, les activités des services publics soumis à la libéralisation, la privatisation…
Elle réoriente des décisions de justice et des lois en faveur des patrons pour exploiter les salariés comme bon leur semble. Antidémocratique car elle légifère par ordonnances. Elle opère un changement stratégique sur le rôle et la place de l’État au service des entreprises à la place d’un État social.
Macron réalise le rêve des patrons en transformant le contrat de travail. Droit spécifique garanti collectivement par le code du travail, il serait requalifié en un contrat civil de gré à gré exposé à l’arbitraire patronal. A nous de transformer leur rêve en cauchemar.

Grève interprofessionnelle – 9 avril 2015

Le JEUDI 9 AVRIL, AGISSONS ENSEMBLE, PARTICIPONS à la JOURNÉE INTERPROFESSIONNELLE de GREVE et MANIFESTATIONS : 10H30 devant à la Mairie de ROMORANTIN 10H30 place de la Liberté à VENDOME 14H30 devant la Préfecture de BLOIS Tract pour le 9 … Continuer la lecture

Grève interprofessionnelle – 9 avril 2015 tracts spécifiques

Tracts spécifiques pour appeler à la grève et à la manifestation le jeudi 9 avril 2015 sur Romorantin. tract_loiMacron_FPT_Romorantin tract_loiMacron_jeunes_Romorantin tract_loiMacron_chômeurs_Romorantin

Grève interprofessionnelle – 9 avril sur Romorantin

POUR une autre politique pour sortir de la crise et pour la satisfaction des besoins : • une hausse des salaires, des pensions de retraites et des minimas sociaux ; • des droits renforcés pour les salariés, avec les moyens … Continuer la lecture