Le 9 avril en lutte

Le 9 avril 2015, les organisations syndicales CGT, FO, FSU et Solidaires ont appelé les salariés du privé et du public à faire grève et à manifester avec les chômeurs et les retraités pour augmenter les salaires, les retraites et minima sociaux, développer le travail stable qualifié par la relocalisation des productions, promouvoir les services publics à la hauteur des besoins des populations et reconquérir une sécurité sociale universelle et solidaire.
Pour faire aboutir ces revendications les quatre syndicats appellent à lutter contre l’austérité et ses impacts destructeurs tant socialement et économiquement que démocratiquement. Dans le collimateur de ces quatre organisations syndicales sont particulièrement visés le « pacte de responsabilité », la loi dite de sécurisation de l’emploi issue de l’ANI du 11 janvier 2013, la réforme territoriale, la loi libérale « Macron », la loi sur le dialogue social, la loi santé…
Près de 300 000 manifestants en France dont plus de 1800 en Loir et Cher (150 à Romorantin, 200 à Vendôme et 1500 à Blois) ont battu l’asphalte contre l’austérité qu’ils subissent au travers d’une régression de leurs conditions de travail et de vie : gel ou réduction de salaire, recul de leurs droits au travail et dans le travail, restrictions des couvertures sociales et de l’accès aux soins, suppressions de services publics et diminutions de la réponse aux besoins fondamentaux pour tous.
Ensemble dans leur diversité, ils ont contesté la politique libérale du gouvernement répondant aux injonctions de « libre entreprise et de libre concurrence non faussées » dictées par le patronat et le monde de la finance pour livrer à la marchandisation tous les biens et services de domaines relevant exclusivement de l’intérêt commun.
Ils ont dénoncé les politiques publiques scandaleuses au nom de l’employabilité, de déversement d’aides financières publiques aux intérêts capitalistes des grands groupes industriels dont sont victimes les salariés de Mory, Faurécia, Philips, Acial, HPI-JTEKT, Nacam, ARM et bien d’autres…
La CGT impulse à créer une dynamique revendicative dans tous les lieux de travail en convergence d’intérêt pour une transformation sociale participant à changer de société.

Prise de parole de l’Union Départementale des syndicats CGT de Loir & Cher à la manifestation du 9 avril 2015.

Ensemble, dans nos entreprises, nos administrations, nos lieux de vie, que l’on soit salarié du privé, fonctionnaire, chômeur ou retraité, faisons prévaloir la réponse à nos besoins pour vivre tous dignement par la construction des revendications et l’organisation des luttes pour les faire gagner en prolongement de cette journée de mobilisation.

Voir la Prise de parole à la manifestation du 9 avril 2015 à Blois

Ouvert 7j/7, 6h-24h

Dans l’intérêt des salariés, le repos hebdomadaire est donné le dimanche. C’est le principe fondamental édicté par le code du travail. Ce principe se fonde sur la nécessité que tous les membres d’une même famille puissent se reposer le même jour. Il s’agit d’un droit qui contrarie l’arbitraire patronal en permettant à l’ensemble des travailleurs de se libérer de leur lien de subordination en participant à des manifestations collectives hors de l’emploi.

Toutefois, de multiples dérogations sont venues assouplir ce principe.

  • Des dérogations de droit,
  • Dérogations administratives,
  • Dérogations collectives et ponctuelles : les « 5 dimanches du maire »,
  • Dérogations conventionnelles,
  • Dispositions spécifiques aux jeunes travailleurs.

Il s’agit de dispositifs dérogatoires complexes qui résultent de l’offensive patronale pour étendre l’employabilité des travailleurs sur l’ensemble de leur vie.
La loi MACRON s’appuie sur cette confusion pour accélérer l’offensive et empêcher toute évolution vers le progrès social en étendant le travail le dimanche par :

  • L’assouplissement des conditions d’octroi des dérogations administratives en modifiant les termes utilisés,
  • Le recours à un dialogue social cadenassé pour déroger aux garanties légales,
    Des contreparties aléatoires selon l’accord ou l’absence d’accord ou la dérogation,
  • Un volontariat qui n’existe pas dans le monde réel du contrat de travail subordonné,
  • Le pouvoir du maire d’autoriser jusqu’à 12 ouvertures dominicales par an sous le contrôle des EPCI,

Cette loi veut exclure le travail le dimanche du droit du travail pour ne viser que l’éventualité très aléatoire d’une carotte salariale qui, dans tous les cas, ne permettra pas aux travailleurs de satisfaire leurs besoins fondamentaux.
Les travailleurs du dimanche pourraient constituer, alors, le sous prolétariat de demain corvéable à l’envi pour les patrons.
Enfin, le travail en soirée permet aux entreprises situées sur une zone touristique internationale de déroger par accord collectif aux limites protectrices du travail de nuit définies par le code du travail.
De manière générale, le travail du dimanche et en soirée est une arme de destruction des garanties encore prévues par le code du travail et en particulier la durée légale hebdomadaire du travail.
Sous prétexte de proposer des contreparties financières aléatoires sur la base d’un illusoire volontariat, le travailleur doit être en permanence flexible et donc employable.

La loi du plus fort !

« Le droit du travail est un droit né de l’inégalité qui est au cœur des relations de travail. Donnant satisfaction à telle ou telle forme de revendication, il corrige ou limite cette inégalité. »
C’est ainsi que la doctrine définit le droit du travail codifié par le code du travail. Il ne s’agit que d’un correctif mais idéologiquement insupportable parce qu’il consacre, en reconnaissant des droits au salarié, le statut de travailleur subordonné et opprimé par un employeur tout puissant dans le rapport de force économique.
Le deuxième alinéa de l’article 2064 du code civil prévoit que les différends nés à l’occasion de tout contrat de travail soumis au code du travail ne peuvent donner lieu à des conventions amiables dites de procédure participative.
Cette disposition renvoie au conseil des prud’hommes la compétence exclusive pour traiter de ces litiges.

La suppression de cette partie de l’article 2064 du code civil institue la résiliation du contrat de travail ou la demande de paiement des heures supplémentaires par un accord de gré à gré avec l’employeur.
C’est le retour amorcé au contrat de louage de service consacré par le code civil après la révolution française. On retrouve de nos jours ce type de rapport social en Grande Bretagne sous la forme du contrat zéro heure tant vanté par les médias français et sous le vocable « Hollandais » de contrat unique.
Librement souscrit entre les parties, placé sur un pied de stricte égalité juridique, le rapport de travail employeur/salarié obéirait aux dispositions générales du code civil au même titre qu’un bailleur ou qu’un locataire.
Mais qui décide de l’embauche, du licenciement, du niveau de salaire, des conditions de travail et qui dispose du pouvoir de sanction ? A t-on déjà vu un salarié licencier son employeur ou lui infliger une rétrogradation ou une mise à pied disciplinaire pour ne pas lui avoir payé ses heures supplémentaires ou une tenue de travail ?

Débarrassé de toute réglementation étatique, l’employeur pourrait librement recruter la main d’œuvre aux conditions imposées par lui, quels que soit l’âge, le sexe, la nationalité du salarié, la nature du travail à accomplir, les circonstances économiques et sociales.
Soumis librement de son plein gré, le travailleur salarié ne serait plus en situation de réclamer des droits.
Ce recul social frappera de plein fouet les travailleurs privés d’emploi qui demain, plus encore qu’aujourd’hui, devront accepter des conditions de travail indignes et la précarité institutionnalisée pour avoir le droit d’exister sur le marché du travail.
Parce que le droit du travail prend RACINE dans la REVENDICATION des TRAVAILLEURS, il subit toutes les modifications de celle-ci. Une revendication qui recule ou qui n’est plus portée, c’est le droit du travail qui recule parce que dans sa diversité elle est le moteur du progrès social.
LE 9 AVRIL 2015, exigeons le retrait total de la Loi MACRON pour, demain, faire triompher nos revendications et obtenir dans nos lieux de travail la reconnaissance d’un nouveau statut du travail salarié.

Toutes et tous en grève le 9 avril!

Combattre et réduire le chômage, créer des emplois en changeant de politique économique, préserver les droits et tous les régimes sociaux, développer la sécurité sociale, garantir et promouvoir le service public, augmenter les salaires, les pensions et les minimas sociaux, … Continuer la lecture

Éducation : où est la priorité?

Malgré les promesses et les perpétuels discours, réitérés en début d’année suite aux tragiques évènements de Charlie Hebdo, qui rappellent que l’Education est une priorité pour le gouvernement, la concrétisation par les actes n’est toujours pas au rendez-vous.
Les réformes mises en œuvre, parce qu’elles se font sans tenir compte de l’avis des personnels et à moyens constants, créent des inégalités fortes sur le territoire et aggravent les conditions de travail des personnels (cf. les réformes des rythmes scolaires et de l’éducation prioritaire). Les créations de postes, en grande partie absorbées par la compensation du mi-temps de formation octroyé aux stagiaires, sont très largement insuffisantes pour revenir sur les 80 000 postes supprimés sous l’ère Sarkozy et intégrer les nouveaux dispositifs horaires de l’éducation prioritaire ou encore la reconnaissance de certaines missions des personnels hors temps de classe (concertation, coordination, etc.). Les dotations horaires, discutées en février dans les établissements du 2nd degré, ne permettent pas d’assurer un meilleur accueil des élèves ni d’améliorer les conditions de travail des personnels. Preuve en est le maintien des seuils par classe qui restent trop élevés. Et malgré les votes des syndicats des personnels contre les propositions de l’administration lors des Comités Techniques Départementaux, aucune avancée n’est à attendre pour le moment. Dans le 1er degré, le tableau est aussi noir puisque le rectorat prévoit la suppression de 5 postes d’enseignants, synonyme d’une rentrée aux conditions à nouveau dégradées. Bien que le collège Bégon ait rejoint le collège Rabelais dans la catégorie REP+ (niveau le plus élevé de l’éducation prioritaire), les moyens sont toujours sous dotés pour assurer un accueil optimum des élèves et la reconnaissance de l’ensemble du travail des personnels (qui étaient d’ailleurs en grève à quasiment 100% le 3 février, suite à un appel CGT-FSU).
A cela s’ajoute la question salariale, de plus en plus prégnante pour les personnels. Les salaires sont gelés pour la 5e année consécutive. Résultats : une baisse continue du pouvoir d’achat, 15% de perte depuis 2000 et un tassement vers le bas de l’ensemble des rémunérations. L’annonce de la prime aux recteurs et rectrices (part fixe de la prime revalorisée de 68,5%, passant à 25620€ et part variable pouvant toujours atteindre 45% de cette somme, portant ainsi la prime à un montant compris entre 25620 et 37140€), a sonné comme une véritable provocation quand on sait que les salaires nets ont encore baissé en janvier suite à la hausse des cotisations sociales due aux dernières réformes sur la retraite.
L’austérité prônée par l’UE n’épargne donc pas l’Education. C’est pourquoi la CGT Educ’Action appelle l’ensemble des personnels à participer à la journée de grève interprofessionnelle du 9 avril pour une autre politique éducative émancipatrice et une revalorisation salariale immédiate.